Alors je re-publie la dépêche AFP, la concernant, que je vous avais déjà signalée sur le blog des Pourcel ici. Merci à eux.
Françoise Bernard est à l’image
de ses recettes, dont les recueils bestsellers sont sans cesse
réédités depuis 1965 : sans prétention et efficace. Pour la
pimpante octogénaire, faire à manger a toujours été une
gourmandise mais « surtout une nécessité pratique ».
»Si on ne mange pas, on ne travaille pas, disait ma
mère », résume-t-elle, affirmant n’avoir appris à ses
côtés que « peu de choses, sauf l’essentiel : le goût de
manger ».
En sortant de la guerre, où il n’y
avait « rien à bouffer » sauf « des nouilles à
l’eau et au sel », elle savait tout juste « cuire un
bifteck », se souvient cette élégante qui reçoit l’AFP
dans son appartement bourgeois en pull rose et rangée de perles.
Secrétaire chez Unilever, qui vend à l’époque margarine et
huiles alimentaires, elle s’ennuie « comme un rat mort »
quand l’agence de publicité du groupe décide de créer en 1946 le
nom de Françoise Bernard (« c’était les deux prénoms de
l’année ») pour en faire leur spécialiste « fiches
cuisine ».
« J’ai incarné cette femme
pendant 25 ans et ils m’ont revendu, de façon très convenable, le
nom » pour continuer une carrière à la radio, à la
télévision du Luxembourg et dans l’édition, explique Andrée
Jonquoy, alias Françoise Bernard. Plusieurs quotidiens publient
alors sa recette du jour « avec une photo du plat et ma
bouillotte ».
Aidée de cuisiniers et d’une
diététicienne, elle multiplie les livres de recette, dont
l’inusable « Les recette faciles ». Pendant quinze ans,
elle reçoit un courrier démentiel. « C’est la communion de
mon fils, j’ai tel légume dans mon jardin, telle volaille et on
sera 25″, illustre-t-elle, embauchant jusqu’à vingt dactylos
pour répondre à la demande.
Apprendre la cuisine en la faisant « La
chance, on l’attrape ou pas. J’avais un tempérament optimiste et
j’en voulais », dit-elle, ajoutant d’un sourire : « Je
me suis bien amusée ». Comme si c’était fini. Certaines
recettes, dans les rééditions récentes, font appel à une
macédoine ou des asperges en boîte, alors que l’époque ne jure
que par le frais, le saisonnier, le bio.Françoise Bernard assume.
Pour les femmes qui travaillent, ont
une famille et peu de temps… D’emblée, elle s’adresse à des
femmes « moyennement délurées » côté cuisine, qui
travaillent, ont des enfants et peu de temps à perdre pour « nourrir
les siens ». « J’ai voulu les prendre par la main pour
qu’elles apprennent, comme moi, la cuisine en la faisant ».
Elle s’efforce de faire « le
plus simple, le plus clair possible », s’interdisant tout
jargon.
»Je leur fais partager ma petite expérience,
sans les écraser de ma science », dit-elle, livrant sans doute
l’une des clés de son succès. Le texte est court. Suivent
quelques tours de main ou petits secrets pour assurer la réussite,
sous le titre « Mon avis », aussi daté que délicieux.
Sa mère déjà se servait du livre de « Tante Marie« ,
bestseller de l’époque.
Puis vint Ginette Mathiot,dès
les années 1930, avec son « Je sais cuisiner » : »Elle
avait déjà cette idée de faire simple. Mais j’ai encore
simplifié et encore mieux fait, si j’ose », commente-t-elle
en rosissant.
Les ménagères françaises plus douées
en cuisine que la moyenne : Elle note que ses lectrices
françaises, y compris « la dernière des ignorantes »,
ont quand même plus de repères que celles d’autres pays. Son
éditeur américain s’est récemment arraché les cheveux pour
traduire ses cuissons de « quelques minutes ». « Les
Françaises, elles ont quand même un sens de la cuisine, un flair.
Je disais à l’éditeur : mettez à vue de nez », dit-elle,
éclatant de rire.
2 commentaires:
elle a aussi écrit pour SEB, ou je me trompe??
je découvre votre blog grâce à un com sur celui d'Ariane, Isa
bonjour Isa, Non vous ne vous trompez pas, elle a "incarné" Françoise Bernard pour le budget Seb comme salariée d'Unilever. Elle a entre autres rédigé avec ses équipes les livrets pour la Cocotte-Minute. Lorsque le budget a été supprimé elle a racheté son nom.
Brigitte
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